(Last update : Sat, 24 Jul 1999)
[ dupont ]
[page 577]
XIV - Alliés des Durchon. Les Carbonnel (de Lessay).
J'ai déjà signalé supra que l'Etat civil ancien de Lessay n'avait pas survécu aux événements de 1944. Seuls les documents notariaux nous permettent de remonter la généalogie de Marie Carbonnel (197), épouse de Marc Durchon (196).
1er degré
Pierre Carbonnel (1576). Il épousa 1° Gillette Moulin (1577), 20 Perrine Lempérière.
D'où:
Le 5 mai 1672, 4 lots et partages sont faits par Vincent Carbonnel, fils puiné de défunt Pierre Carbonnel (1576), de Sainte-Opportune, à Pascal Carbonnel, Me. Martin Carbonnel, prêtre, et Marguerite Lamy, veuve de feu Pierre Carbonnel et tutrice de ses enfants, de la succession dudit Pierre, leur père, à eux échue par son trépas, et pour être choisis à leur rang d'âge et de priorité, et le dernier demeurer audit Vincent Carbonnel par non choix. Choisie opérée le 11 avril 1673 (A.D. Manche, 5 E 5519).
2ème degré
Pascal Carbonnel (788). Il épousa, par T.M. du 30 novembre 1649, reconnu le 7 mars 1651, à Vesly, Jeanne Delalonde (789), fille de feu Jean et de Michelle Le Mesle (1579). La mère de la future et Siméon Delalonde, son frère "ont promins et s'obligent bailler à la dicte fille la somme. de soisante solds de rente raquitables par trente livres pour part et portion d'héritage tant de père que de mère, et outre ont promins et accordé à la dicte fille une vache avec une nouritture d'un an, plus une douzaine de bercal en comprenant celles de la dicte fille, plus, onze aunes (l'aune vaut 1 m 188) de couetie (lisez coutil) avec quinze livres de plume, et outre un coffre de bois chesne fermant à clef bon et sufisant, plus pour un pot et une poille aprétié à quattre livres, en outre une brasierre de nouer carge (1) de St-Lo, et un cotillon de bellinge (2) avec ses (h)abits... (A.D. Manche, 5 E 5496).
[page 578]
Les enfants de Pascal Carbonnel étaient:
3ème degré
Siméon Carbonnel (394). Epoux de Marie Legastelois (395).
Son testament, du 21 janvier 1703, reconnu le 6 février, nous est parvenu. Il s'exprime ainsi:
"... fut présent Siméon Carbonnel, de la parroisse de Saincte-Opportune, lequel estant dans son lict, malade, sain touttefois d'esprit et d'entendement, considérant qu'il n'y a rien plus certain que la mort ny plus incertain que l'heure d'icelle, a voulu disposer de ses affaires spirituelles devant nous Guillaume Euvremer, p(res)botre (ue la) parroisse de Ste-Opportune, en la maniè(re qui ensuit):
Premièrement, il a donné son corps à le terre (et) son âme à Dieu, le priant de luy faire miséricorde de ses péchée par l'intercession de la Bienheureusse Virge (forme dialectale) Marie, et de tous les saincts et sainctes de Paradis, et a déclaré qu'il veut estre enterré au lieu et place ordinaire de ses ancestres;
[page 579]
Secondement, désirant mettre ordre aux affaires de sa maison, il a estaby Marie Legastelois, sa femme, tutrice et gardienne de Françoise, Marguerite et Marie Carbonnel, leurs enfants, aagéez de saize, quatorze et neuf ans ou environ, et l'a priée de vouloir bien les instruire, et nourir en l'amour et crainte de Dieu, à quoy elle s'est submise et obligée co(mm)e une bonne mère (sait) faire, parce que ledit Siméon Carbonnel luy a donné la jouissance de tous ses immeubles, à charge en outtre ce que dessus de payer les rentes annuelles qui sont deubs à cause desd. héritages, et de les maintenir et entretenir bien, et deubment. De plus luy a laissé tous les meubles tant morts que vifs, qui se consistent en une couche (c'est le bois du lit), un lict (c'est le lit de plume, qui sert de matelas) garny de traversain, oreiller, courtine, rideaux, castalongne (dialectal, couverture de laine), deux coffres de bois chesne fermant à clef, un pestril (pétrin), une table à manger, un moulin à sarracin, un chaudron d'airain, un pot de fer, deux escuelles, une assiette d'estain, un traux (tros, dialectal, instrument pour mettre le fil en écheveau), un rouet, une barrette (dialectal, baratte, le verbe est barr'ter), trois boisseaux de blé, un cent de foin, un cent de paille (prob. au sens de cent livres, comme on dit un cent de pommes de terres, dialectalement parlant), une nerche (nerse) de fert, un vieux fust de botte (tonneau de 1200 litres), une barrette (double emploi ?), une poille d'aira(i)n, six ruche(s) de mouches à miel qui sont dans son jardin et une metteire (bête à métairie) qui sont (sic) chez la v(euv)e Jacque Lequertier, une cavalle de poil grix et une petitte pouliche de poil brun de aeux ans, une vache et une noureture (élève) d'un an et demy, douze brebis, tous lesquels meubles tant morts que vifs led. Carborinel a estimez et apprétiez à la somme de cent cinq(uan)te livres;
Et à l'égard de ses lettres et écritures, après les avoir épluchés, les bonnes et utiles se sont trouvez au nombre de douze qu'il a faittes cotter et parapher par Nicolas Frémy, custos de lad. parroisse, lesquelles il a mises aux mains de lad. sa femme, qui a accepté la garde desd. Lettres ainsy que lad. tutelle de ses enfants, parce qu'elle ne sera obligez que d'entretenir les héritages, co(mm)e dit est, et de les nourir et entretebir co(mn)e dessus, saouf qu'en cas qu'eile se remariast elle payra à ses enfans la somme de cent livres, et non autrement; et en cas qu'elle ne peust compatir avec les enfants après leur majorité (elle pour)ra joüy sa vie durante de lad. maison à usage de salle (et du) petit jardin potager derrière étant, aux conditions que dessus;
Et, pour teuteur actionnaire, il ellit et estably Pierre, son frère, pour par luy se conduire aux affaires de sa gestion, qui a accepté lad. charge de sa bonne volonté; et, pour advocats consulaire(s) il nomme Me. Guillaume Blondel et Le. Gille Juhel, advocats, par l'avis desq(ue)ls ils se règleront et conduiront pour les affaires de sa maison aux p(résences) de Pierre Carbon el, tuteur actionnaire, Jacques Legasielois, fr(ère) de lad. Marie, Me. Alexandre Carbonnel, cousin dud. Si(méon), Jacques Carbonnel,frère dud. Siméon Carbonnel .... "(A.D. Manche, 5 E 5548).
Siméon Carbonnel avait donc trois filles:
1. Françoise Carbonnel. Le 5 février 1731, à Lessay, elle cède à Marc Lurchon, à titre de fieffe par 14 livres de rente foncière, "tout ce qui luy peut compéter et appartenir de la succession tant dud. Siméon Carbonnel, son père, que de Marie Legastelois, sa mère, tant en maisons, héritages que rentes." Ledit Durchon se soumet "payer sçavoir huit livres derente fontière en l'acquit et décharge de lad. Le Carbonnel à qui deubs sont, et les autres six livres entre les mains de lad. Carbonne1 au jour Saint-Michel en septembre ... Et comme lad. Françoise Carbonnel a depuis un très long temps fait sa résidence.avec led. Marc Durchon (elle habite donc chez sa soeur) et qu'elle fait encore actuellement, elle a tenû led. Durchon quitte de(s) jouissances qu'il a eües desd. maisons et héritages jusq(ue) et compris le jour Saint-Mîchel dernier en considération de la nouriture et alimens que led. Durcnon luy a fourn(is) jusqu'à ce jour, et d'autant qu'elle continue sa résidence avec led. Durchon, ils ne pourront acquérir aucune comm(unauté) de biens les uns avec les autres pour l'avenir non plusqu'ils ont fait pour le passé et ne seront prenables d(es) faits et dettes l'un de l'autre, au moyen de laquelle résidence les arrérages desd. six livres de rente demeureront confonuus en la personne dud. Durchon tant et sy longtemps qu'il feront leur résiaence ens(emble); et en cas qu'i's ne peussent compatir l'un avec l'autre, led. Durchon sera tenu luy souffrir la jouissance sa vie durante de la maison dépendant de lad. fieffe, décla(rant) lad. Carbonnel n'avoir autres meubles que les linges et hardes servant à son usage..." (A.D. Manche, 5 E 5570)?
[page 580]